mercredi 2 avril 2008

Polémiques

Comme le dit le proverbe shadokubuesque : "Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que sa connerie sur des choses intelligentes... " (C'est d'ailleurs le parti que nous avons pris sur le blog d'Ubu)


De nouvelles polémiques, en effet, font rage dans le petit monde du lycée d'Ubu :


1) 1ère controverse : Une somme de punitions individuelles équivaut-elle à une punition collective ?

Résumé de la controverse :


Nous vous avions parlé de Blandine (cf. art. "Blandine dans la fosse aux lions") qui avait donné une punition presque collective à ses élèves arrivés presque collectivement (tous -1) en retard à son cours.


Difficile en effet d'accepter sans broncher un retard de 20-25 min (à moins de faire des cours "portes ouvertes", ce que La Haute Administration Ubuesque ne saurait tarder à nous imposer...)


Interpelé lors d'une réunion sur le manque de soutien qu'il avait apporté à Blandine, le chef a argué du fait que les sanctions collectives étaient de toute façon interdites par la H.A.U. et donc qu'il l'avait soutenu dans la mesure de ses moyens (lesquels moyens semblent très faibles puisqu'il ne l'a guère soutenue...)

Certains professeurs, vraisemblablement pourvus d'une rigueur peu répandue hors du royaume d'Ubu, ont rétorqué que si tous les élèves étaient "coupables " du méfait, il ne s'agissait alors plus d'une "punition collective" à proprement parler mais bien plutôt d'une "somme de punitions individuelles", laquelle n'était pas passible d'interdiction.


Le chef, après quelques entrechats argumentatifs a fini par s'emmêler les pinceaux et à accorder ce dernier point au troisième prof. intervenu sur cette question.


Concernant la rigueur du raisonnement (qui nécessite la maîtrise du calcul intégral), nous nous en remettons à nos collègues mathématiciens. Nous vous rappelons que l'équation à résoudre est toujours la suivante :





Réponse de nos collègues (réunis en commission) :

la somme géométrique (ou encore "punition collective") n'est pas équivalente à la somme arithmétique (ou encore "somme des punitions individuelles"). Quand on opère le calcul intégral (grâce, notamment, à la relation de Chasles), dans le cadre de la géométrie euclidienne, on s'aperçoit en effet qu'il y a un delta d'écart qui s'avère trop important pour être négligé .

En revanche, lorsque l'on effectue le calcul dans une géométrie riemannienne (dans laquelle la somme des angles d'un triangle est supérieure à 180d° et le nombre de parallèles à d' passant par A, infinie), alors on s'aperçoit que ce delta devient négligeable.


Ce qui est également le cas avec la physique newtonienne appliquée à l'espace-temps ubuesque [pour les calculs sur les ensembles infinis c'est-à-dire sur des classes d'èléves à "chiffres significatifs", nous utilisons alors la relativité d'Einstein et obtenons le même Delta que pour la géométrie euclidienne.]


En résumé, la réponse à cette question dépend du royaume-référentiel que vous choisissez pour faire le calcul : sur la planète Gibi c'est "oui". Sur la planète Shadok, c'est "non". Ubu se situant à mi-chemin entre les deux, nous ne pouvons pas encore (en raison de l'absence d'outils mathématiques adéquats) répondre à cette question.

2/ Deuxième controverse : faut-il donner des "punitions" ou des "sanctions" ?


La deuxième controverse qui a animé cette réunion s'adresse cette fois aux littéraires.
Les avis sont très partagés et se divisent en 4 groupes (correspondant aux 4 cases GA-BU-ZO-MEU de la logique ubuesque). Résumé des 4 ubu-positions :
  • ceux qui sont en faveur de la punition avant la sanction

  • ceux qui sont en faveur de la sanction avant la punition

  • ceux qui sont en faveur de la punition sans la sanction

  • ceux qui sont en faveur de la sanction sans la punition


Nous avons tenté de départager nos ubuesques candidats. Cela n'a pas été facile. Pour cela, nous avons tout d'abord ouvert un dictionnaire de référence (Le Robert) dans lequel nous avons trouvé les définitions suivantes :

  • Sanction : Peine prévue pour assurer l'exécution d'une loi ou encore réprimer une infraction.

  • Punition: ce que l'on fait subir à l'auteur d'une faute. Synonymes :"châtiment", "sanction", "peine"
La différence est subtile, vous l'avouerez mais néanmoins présente. La polémique étant demeurée entière après ce premier geste, nous avons fait dû appel à nos collègues philosophes (spécialistes du droit) pour répondre à cette question.

Voilà ce qu'ils nous ont dit en substance :



La punition se situant du côté de la morale, voire de la religion (cf. le terme de "faute", proche du terme de "péché) elle est inapplicable dans le contexte laïc et républicain de notre monarchie élective. Il n'y a donc pas de punition possible.




La sanction, en revanche, faisant référence au droit (cf. la notion de "loi") pourrait être applicable à la condition, néanmoins d'avoir reçu au préalable l'avis positif du Conseil Constitutionnel Ubuesque, seule instance légitime pour se prononcer sur la recevabilité constitutionnelle -ou non- de la sanction en question. Cependant, celui-ci n'étant pas habilité à se prononcer sur des "règlements" (mais, comme l'indique la définition, seulement sur des "lois"), il lui est impossible de déclarer recevable -ou non- la requête en sanction. L'absence d'autorité compétente pour statuer sur ce cas précis rend irrecevable et donc impossible le recours à toute sanction - et ce, conformément à la loi générale d'Ubu.

Par conséquent, il ne saurait y avoir ni sanction ni punition dans le royaume d'Ubu.

Rq: Nous ne cachons pas notre déception mais n'oublions pas, après tout, que le propre de la philosophie, c'est de poser des questions et non d'y répondre. Si toutefois vous vous aventuriez, rappelez-vous vos disserts de Terminale, à trouver des solutions et des réponses concrètes aux problèmes posés, vous étiez alors qualifié de "dogmatique" par votre enseignant. Ce qui importe au philosophe, comme à tout habitant d'Ubu en général, c'est l'application à la lettre de la célèbre devise : "je pompe donc je suis"(que nous appliquons aussi dans le blog d'Ubu)



Bref, cette réunion ne nous a guère fait avancé. C'est la raison pour laquelle une autre réunion et de nouvelles commissions sont prévues pour débattre de ces questions et pour les approfondir. Espérons simplement que pendant ce temps, il n'y ait pas d'autre objets volants qui tombent dans le ciel d'Ubu.

A bientôt donc pour :

Aucun commentaire: