mardi 29 avril 2008

défouloir

Lundi matin, jour de rentrée : je suis inspecté dans 1/4 d'heure- 170 professeurs - 3 photocopieuses, 2 toujours en panne . La 3ème aussi !
Une irrésistible envie me prend !

jeudi 24 avril 2008

Pourquoi faut-il supprimer des postes de profs ?


Moi naïvement, je pensais que dans le monde d'ubu, le secrétaire d'état à la fonction publique, c'était quelqu'un qui avait envie de défendre le service public, qui croyait au moins un peu en la qualité des gens qui y travaillaient (les fonctionnaires donc). Mais tout ça c'était avant de lire les propos Santinubuesques tenus lors d'une réunion de la Fondation concorde le mercredi 20 octobre et rapportés par Charlie-Hebdo. Ah!!! quel humour ce Santini ...(cliquez sur l'article)

Dans ces propos Santinubuesques il admet que les habitants du monde d'Ubu sont contents de la qualité du service public rendue par les fonctionnaires (ces gens qui coutent trop chers et qui vivent trop vieux...). Pour le coup, ce n'est pas facile d'imposer des réformes...La solution pour résoudre ce problème est de procéder en deux temps :

1 - Faire en sorte que les habitants du monde d'Ubu ne soient plus contents et pour cela il faut fragiliser les services publics de l'intérieur afin d'en dégrader leurs qualités (sous effectif, baisse d'investissement, etc...) .

2 - Une fois que les services publics sont impopulaires, le prétexte est tout trouvé pour passer toutes les réformes possibles et voir, les privatiser...

Les profs, c'est 800 000 fonctionnaires. On supprime un peu plus d'1 poste sur 10 d'ici 2012 (85 000 postes). Les classes à 45 élèves, les profs non remplacés, etc. c'est pas un problème, bien au contraire c'est le but. Quand plus personne ne sera satisfait de l'éducation nationale, enfin on privatisera tranquillement...

mardi 22 avril 2008

Mixité à l'école = appel à la vigilance














Le 9 avril 2008, le Conseil des Grands Sages d'Ubu s'est réuni, comme d'habitude, pour papoter un peu.

Cette fois-ci, il s'agissait de débattre de la mixité à l'école.

Vaste sujet très intéressant, quand on sait combien il est de plus en plus difficile pour de jeunes ados d'aujourd'hui d'accepter la différence.

Le 9 avril 2008, Le gouvernement a lamentablement menti au Conseil des Grands Sages d'Ubu en prétextant une directive provenant de l'Ubunion Européenne:

directive 2002/73/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 septembre 2002 modifiant la directive 76/207/CEE du Conseil relative à la mise en oeuvre du principe de l'égalité de traitement entre hommes et femmes en ce qui concerne l'accès à l'emploi, à la formation et à la promotion professionnelle, et les conditions de travail, Journal Officiel. L269 du 5.10.2002, p.15)

pour tenter d'imposer une nouvelle loi qui nous ferait revenir sur le principe de mixité si cher à notre école républicaine.

Petit rappel pour ceux qui n'ont pas assez bûché à l'école et précision pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'avoir envie d'y rester:

Directive : n. f. XIXe siècle. Forme féminine substantivée de directif. MILIT. Instruction générale, ordre d'opérations émanant du haut commandement. Prescrire une manœuvre par une directive précise. Par ext., surtout au pluriel. Indications générales données par une autorité à ceux qui sont chargés de les exécuter. Demander, donner, recevoir, transmettre des directives. Suivre les directives. Se conformer aux directives. Enfreindre, transgresser les directives.

Une directive, c'est donc une 'indication' et non une loi contraignante. Quel grossier argument de la part des Ubugouvernants :nous faire croire que la directive doit être immédiatement traduite en loi ! Bons petits soldats qui nous diront bientôt :

Mais, ma pauv'dame, on n'y peut rien: c'est l'Europe. C'est inéluctable, vous le savez bien (comme la mondialisation)

L'Ubunion Européenne, tout comme la mondialisation, est un prétexte très utile pour proscrire toute forme de volontarisme politique ou encore mieux : pour masquer la volonté perverse de nos dirigeants ("c'est pas de notre faute !") Bref, L'Ubunion-Européenne n'a pas encore- mais méfions-nous - les moyens institutionnels d'imposer aux 27 une quelconque loi.

Elle a beau émettre des directives et donc, des indications (c'est tout de même l'Académie Française qui le dit !), pour l'instant ça vaut autant qu'un faux billet de 500 euros.

Enfin, rassurons-nous comme nous le pouvons, le Conseil des Grands Sages d'Ubu a pris les vilains menteurs la main dans le sac : Hu hu hu!

Alors, qu'on discute de la mixité à l'école depuis les IUFM jusque dans des débats à l'Inspection Académique est une chose, mais qu'on laisse "voter" des lois réactionnaires et discriminatoires en est une autre.
Ubuesques mensonges...

lundi 21 avril 2008

Les profs d'Ubu sont des racailles!


On n'en croit pas nos yeux ici à Ubu!
Les profs, qui sont toujours contre tout, pètent complètement les plombs!
Vous vous souvenez de mai 68 en France? Les barricades, tout ça tout ça? Vous voyez les émeutes de 2005 dans la banlieue de la capitale gauloise? Et bien croyez-moi si vous le voulez, mais ce n'est rien face à la rébellion des profs d'Ubu!

Dire que nous laissons nos enfants entre leurs mains 6 jours sur 7 ! Moi, en tant que parent ça me donnerait plutôt envie de les envoyer au lycée voisin d'Ubu, la Boitabac de la tartufferie d'Avesnes (qui fleure bon l'aristo-ouaille...). Au moins là-bas ça tourne rond et les vigiles qui sont à l'entrée savent y faire! (je sais, je les connais, ils travaillaient au Lideure Prix en bas de chez moi avant).


Ces messieurs-dames ne sont pas contents parce que le Ministre de l'éduconsommation a décidé qu'il fallait faire des économies pour pouvoir payer les robes Prada de Mme la présidente et les rolex de leur chef ubuesque. Mais c'est ça, le prix à payer de la monarchie élective !

Toujours est-il que ces gros égoïstes et privilégiés de profs préfèrent se balader deux fois par semaine dans la rue avec des banderoles et en chantant plutôt que de faire cours. En plus de ça c'est qu'ils embarquent nos gamins avec eux! Ah ça! C'est honteux! Si encore ils faisaient des pauses pédagogos au musée du lard...

Déjà qu'ils n'en fichent pas lourd d'habitude mais quand ils font la grève, c'est le pompon ! Il faut enfin qu'il admettent qu'ils sont trop nombreux, quand même : 1 prof pour 57 élèves. Ils demandent quoi, de plus ? Et payé 4000 € par mois en début de carrière, comme le rappelait dernièrement ce cher Santini .
Et bientôt 5000 € grâce aux réformes de notre ubuesque président http://blogs.lexpress.fr/greve/2007/11/lundi_19_novembre_andr_santini.html : faut pas exagérer quand même !
En plus, je ne sais pas ce qu'ils fichent avec nos mômes : ils ne savent même plus écrire Français ni faire une addition. On se demande bien ce qu'ils leur apprennent à longueur de journées.

Des fainéants, ce sont des fainéants ! (Et encore, j'ai l'obligeance de ne pas m'étaler sur leur 3 mois de vacances annuels, éternel poncif, objet de récrimination récurrent de notre part, à nous la France des travailleurs qui se lèvent tôt- mais là, je crois qu'ils ont compris qu'ils ne pourraient pas y échapper et qu'ils allaient devoir bosser pendant leurs vacances, ces gôchistes sectaires : donner des cours de soutien, faire un peu d'administratif, repeindre les classes etc. !)


Il faut vraiment qu'ils comprennent que dans la France d'Ubusarko, les fainéants, c'est plus comme avant : on va les mettre au boulot ! Et quand je dis les fainéants, c'est tous les fainéants : les pauvres, les immigrés, les sans papiers, les R-mistes, les fonctionnaires et mêmes les chômeurs, c'est fini, les vacances !!! Toute cette frange de la population, privilégiée qui parasite l'Etat depuis des années : c'est Terminé ! Ubu roi est arrivé pour nous sauver.



Enfin, soit-dit en passant, c'est quand même agréable de pouvoir se défouler sur eux, de les faire mettre en garde à vue, de pouvoir les insulter en toute impunité, de leur faire enlever leurs punitions par les Ubuproviseurs. C'est grisant, cette chasse aux fonctionnaires organisée et officielle : ils n'en mènent pas large, les cocos. Ce pouvoir qu'on nous donne, à nous les Ubuparents, est impressionnant: on a l'impression qu'à l'école, c'est un peu nous, les maîtres...Enfin, faut pas le dire - On se réjouit entre nous.

Mais revenons aux revendications des profs : il y a encore pire que tout ce que je vous ai dit jusqu'à présent ! Ils sont d'une violence inouie : et ont décidé de passer à la vitesse supérieure en manifestant...en short ! Oui, oui oui!!!
Voyez vous même cette violnece , les images parlent d'elles-mêmes :
En plus, ils écrivent des chansons révolutionnaires, ces rouges : http://sd-1.archive-host.com/membres/playlist/187559659536404595/Profsencolereclean.mp3
Il faut les abattre !

Heureusement, le chef de ce lycée d'Ubu du 77 a pris ses dispositions et tout semble être fait pour que cette vidéo d'incitation à la violence disparaisse du paysage virtuel ! Ouf! Me voilà rassurée. Pas vous?

En bref, les profs, attendez-vous au pire : on est bien décidé à vous mener la vie dure. On a tous des comptes à régler avec l'école et là, , on a enfin un gouvernement qui se fait l'instrument de notre vengeance. Alors, je vous conseille de méditer cette pensée philosophique de Duchemol :
Vous n'arrivez pas bien à lire :
-le chien, pris au piège :
"si tu penses ne jamais avoir de chance"
-le chien, "pris" par le renard :
"sache que cela peut toujours être pire"
A Ciao bonsoir

dimanche 20 avril 2008

Ubuesque réforme de l'enseignement des langues vivantes.


Depuis 2005 et après un long processus de réflexion, coordination et institutionnalisation (Scions, Scions !) l’enseignement des langues vivantes s’est vu transformé par le Conseil de l’Europe du monde d'Ubu et son Cadre Européen Commun de Référence en Langue (ça en jette hein ?)

Explications (Désolée…mais il le faut, n’avez qu’à vous servir un apéro, ça aidera) :

L’Union Européenne d'Ubu, même si elle est dirigée par des ambitions souvent économiques, compte encore quelques intellectuels qui croient, eux, à la communication entre les peuples et à la richesse des échanges.

Le Conseil des grands sages d'Ubu a cherché à mettre en place une réforme pour :
- Uniformiser (beurk !) les examens scolaires.
- Permettre la mobilité des citoyens dans le domaine professionnel
(qu'un citoyen d'Ubu du nord puisse aller bosser dans le sud d'Ubu : c'est bien pratique mais peut être aussi esclavagisant quand il s'agit de le faire travailler aux conditions de son pays d'origine...merci le TCE)
- Favoriser les échanges – humains, économiques, professionnels, intellectuels – entre les Espagnols, les Français, les Allemands, les Italiens…etc.
(Chuuut, faut pas parler des Roumains ! on n'est pas tous égaux à Ubu...il y a des citoyens Ubu de seconde zone qui habitent à Ubu, mais pas trop quand même !) ...Vomitive Union Ubueuropéenne ...
On est quand même 27 pays à faire partie de l’Ubueurope et avec 35 langues officielles parlées dans l’Europe géographique, il fallait bien faire quelque chose de ce côté là !

Et ça sert ! Regardez les mecs de Dacia-Renault : c'est grâce au Français approximatif des ouvriers roumains qu'ils arrivent à organiser de mini-grèves européennes. Tant que l'Ubuyen ne prendra pas le pas sur l'esperanto on ne s'en sortira pas!


En attendant, on ne peut pas leur reprocher d’avoir voulu harmoniser l’enseignement des langues.

Cependant, il ne faut pas en rester là car il y a un véritable fossé entre la théorie (les prescriptions) et la pratique (ce que nous pouvons réellement mettre en place dans nos classes : le réel, quoi !) : c'est bien de pondre des trucs intéressants, même indigestes, mais encore faut-il que les gens du terrain, nous, les profs, puissions les mettre en pratique.

C'est là toute l'absurdité, l'"ubuesquerie" du système éducatif (comme du fonctionnement d'Ubu dans son ensemble) : les règles tombent d'en haut sans que ceux qui les reçoivent sur la figure n'aient été suffisamment préparés ni informés...Bah, le petit personnel d'Ubu a l'habitude...

Principe du Cadre-Européen-machintruc :

Dans le jargon technocrate des profs de langue, on l’appelle CECRL mais nous l’appellerons le plus souvent "Cadre" parce que c’est plus facile.

Comment ça marche ?

Eh bien, dans tous les pays qui appartiennent à l’UE (Union Européenne et pas Ubuesque Europe, je vois venir les mauvais esprits), les petits enfants et les grands qui se mettent à l’anglais ou au roumain tardivement nsont évalués selon un cadre (le fameux "cadre" !)

Trois niveaux :
A = niveau de survie, je peux manger, boire, dormir, mais ce n’est pas dit que je puisse emballer quelqu'un, le p’tit canon à la main, acoudé au bar.

B = niveau intermédiaire, je peux satisfaire tous mes besoins primaires et commencer à avoir une vraie discussion sur l’oreiller à condition de savoir parler avec les mains et d’être super bon à « Dessiner c’est gagner » !

C = niveau expérimenté, je peux lire Kant dans le texte et en VO! Waouuuh : comment je peux trop frimer ! mais j'peux aussi expliquer à ma pote Alison que Londres c'est beau, mais que côté services publics, l'Angleterre, ça craint !


Dans le fond, l'idée est bonne sauf que le cadre est beaucoup trop détaillé et si lourd qu’aucun prof de langue n’a le temps de lire, occupés qu'ils sont tous à remplir leurs tâches quotidiennes (de profs) et à remplir de la paperasse inutile (merci l'administration !)

Toujours est-il que lorsqu’on lit ce pavé en diagonal (le CECRL fait au moins 190 pages) en méditant chaque chapitre tout seul dans son coin, le risque de "déraper" est important. Entendons-nous.

Attention danger : (Oula! Oula! Oulala! chantaient Ludwig Von 88! - pour les fan de punk)

Dans la plupart des bahuts, on a balancé cette réforme, comme toutes les autres, à des profs –jeunes ou vieux, néotit’, vacataires, expérimentés, étrangers, français – sans la moindre explication ni réelle formation. Une journée par-ci, par-là à l'Inspection Académique ou à l'IUFM, entre deux pauses café et la cantine.

Or, ces mêmes profs ont dû, en trop peu de temps, mettre en place de nouvelles épreuves, avec de nouveaux types de documents et surtout une nouvelle philosophie privilégiant l'importance de l'oral et beaucoup de raccourcis ont été pris (c'est ce que signifie "déraper")

C'est la faute à "Pas d’bol" :

Paloma, la prof d’italien est en train d’organiser un échange avec Rome; elle n’a même pas le temps de lire
femme actuelle, alors, l'intégral du Cadre...

Le prof d'allemand, lui , c'est l'intégral de Kant qu'il préfère lire et en effet, c'est plus utile, pour préparer ses Terminales Littéraires à l'approche imminente du bac.

L'autre prof d'italien, Claudia, c'est l'intégral de Gramsci qu'elle n'arrive pas à terminer. De toute façon, elle a abandonné les nouvelles de Dino Buzzati avec ses élèves qui ne comprennent rien et elle se dit que faire des débats sur l'utilité des téléphones portables, ce sera toujours mieux pour rétablir la communication entre elle et eux - communication rompue depuis plusieurs années (depuis qu'ils ne savent plus faire la différence entre un adjectif et un verbe). Des années d'incompréhension mutuelle, ça use : heureusement, le Cadre (qu'elle a compris très vaguement) est là pour la sauver : fini le calvaire des expressions écrites, vive le débat démocratique !

Sue Ellen, la prof d’anglais, elle picole depuis qu’elle a compris qu’elle n’avait définitivement aucune autorité sur ses relous de gamins mais qu’elle persiste à ne pas changer de boulot. Alors, franchement, elle préfère lire les contes d’Andersen en Anglais et aller en Ecosse goûter du bon whisky à chaque vacances de printemps. Le Cadre, version "débat oral" démocratique, ça lui va bien aussi.

Quant à Mercedes, la prof d’espagnol, son trip c’est le flamenco, ses enfants et son mari qu’elle garde à la maison à bon coup de "paëlla maison" (= deux heures de préparation à caler entre les devoirs des gamins et la réunion de l’association
Viva España pour préparer le spectacle de fin d’année), alors pour lire le pavé qu’est le CECRL, on repassera !

Et puis bon, Miskyna, la prof de russe elle galère avec ses 18h de service réparties sur 4 établissements, situés dans un rayon de 60 km autour de son domicile. Elle est crevée et elle a du mal à payer son loyer qu’elle partage avec la prof d’arabe qui bosse dans les mêmes conditions qu’elle. Du coup, toutes les deux, le soir, elles préfèrent corriger leurs copies de collégiens
et de lycéens (car oui…elles ont tous les niveaux) sur le canapé en regardant la nouvelle star parce que ça fait du bien de rire un peu entre copines!

Est-ce la réforme qui est ubuesque ? Pas tant que ça.

Pendant des décennies, nous avons formé des élèves à être capables de décrire le tableau de Guernica dans le détail ou d'expliquer les poèmes de Schiller. Il était peut être temps de penser à les rendre capables de communiquer, à leur apprendre, entre autres, comment demander une chope de bière dans un pub de Galway (et je vous parle même pas du Frenchy accent..."so cute" mais un peu ringard quans même !)I l faut dire que 35 élèves par classe, ça n'aidait pas..

Aujourd'hui la politique des langues étrangères a changé : ne prêtons pas de mauvaises intentions. Disons même que l'idée était louable...
Mais comment expliquer que les profs de langues en sont arrivés, en deux ans d'existence de cette réfome, à délivrer des certifications en langue à des élèves qui parlent mieux avec leurs mains, par des grimaces et des dessins qu'avec des mots?



Pourquoi acceptent-ils d'apposer un 15/20 sur une copie de bac à un élève qui, à une question de compréhension écrite du genre "Comment s'appelle le héros du texte et quelle est sa nationalité?", répond littéralement - dans la langue évaluée - "Marcel nom principal personnage. Lui être françoisais"???!!! (véridique!)
Bien sûr que le prof correcteur devine que l'élève a compris, mais sincèrement, côté communication, il faudrait peut être revoir sa copie...et pas que celle de l'élève en question!
A moins qu'il faille s'extasier devant un élève qui, au bout de 5 années d'étude d'une langue vivante, parvient à aligner dix mots, et tant pis s'ils sont dans le désordre?...

C'est simple, lorsque vous organisez un débat d'une heure avec 20 élèves et qu'il faut noter tout le monde, chacun dans son rôle, on valorise la moindre prise de parole, fût-elle incorrecte grammaticalement. On loue "l'intention", le jeu (comme au théâtre), la valeur des arguments (comme en philosophie)...autant de critères qui ne sont pas pour autant linguistiques.


Un prof d'Ubu a tenté l'expérience : prof de maths, il participé à un débat dans une langue étrangère qu'il avait apprise à l'école il y a plus de 15 ans : deux phrases apprises par coeur (puisque le thème du débat et le rôle sont fixés à l'avance) et le voilà avec un 17...Pas étonnant si ceux qui plafonnent à 7 en Français parviennent à décrocher un 14 en langue.
Que mesure t-on ? Quelles compétences ? Ne faut-il pas que les bases soient assurées avant de pouvoir se livrer au jeu de la conversation ?

Peut-être est-il simplement difficile d'assurer que la "culture classique" (de surcroît, étrangère. Cf. Shakespeare, Don Quichotte, Goethe etc.) soit transmise aujourd'hui à des élèves qui ont du mal à maîtriser leur propre langue (non un "substantif", n'est pas une nouvelle marque de capote...) Il est plus facile de les noter sur leur propres aptitudes : la tchatche ! Ce que les textes officiels d'Ubu nomment très poétiquement "Compétences pragmatiques"!

Alors l'oral, comme partie intégrante de la formation de nos élèves en langue, oui d'accord ? ! A condition que ce ne soit pas l'occasion de casser le baromètre d'une pseudo école "démocratique" où le débat participatif vient remplacer la culture et la parole de l'enseignant et où la communication vient remplacer la maîtrise de la langue...

Ah, "l'ère de la sacro-sainte communication" : on ne parle que de ça ; on note maintenant les èlèves sur leur capacité à communiquer (entre nous, on peut très bien communiquer avec les mains et se faire comprendre...) mais la maîtrise d'une langue, c'est autre chose : les bases nécessaires manqueront pour que l'exercice devienne vraiment ludique et profitable...

Mais comme nous l'avons dit, nous n'en voulons pas au Cadre (qui n'est qu'un cadre, comme son nom l'indique et qui offre une certaine liberté) : nul n'interdit de continuer à intégrer des éléments de culture dans ce nouvel édifice.

Alors, les profs de langue...un peu d'esprit critique ?


ANNEXE : la maîtrise des langues par nos élèves illustrée par deux exemples :

samedi 19 avril 2008

Ubuesque plan -banlieue


Encore une fois nous remercions nos lecteurs attentifs qui nous fournissent des infos ubuesques sur la situation de l'école :


"Sachant que les ZEP (ou établissements classés PEP 1,2,3 ou 4 en fonction du degré de dangerosité des enfants ici présents ) sont des lieux d'exercice difficiles pour les jeunes professeurs envoyés au casse pipe dans le 93 ou autre département d'Ile de France, nos ministres de l'éducation successifs ont eu cette idée folle d'inventer la fonction de professeur principal multipliée par 2.
En effet, dans certains collèges de nos banlieues pourries, ce n'est pas 1 mais 2 profs principaux que les élèves à la peau trop colorée ont droit! Quel cadeau !! 
Seulement voilà, le problème, c'est que le PP 1 (prof principal n°1) doit partager sa fonction avec le PP2 qui est lui même PP1 d'une autre classe. Or, problème supplémentaire, le PP1 est aussi PP2 d'une troisième classe...
Vous ne suivez plus? C'est normal...posez l'équation sur un papier, j'ai des copies à corriger et Je reviens !

Ubuesque réduction de postes...

Le fait est qu'au final, le jour de la remise des bulletins de fin de trimestre - moment solennel où l'on force les parents démissionnaires à se rendre au bahut de leurs enfants pour entendre des horreurs sur leurs propres mômes - la situation est vraiment "n'importequoitesque" (ou "abracadabrantesque" comme dirait l'autre).

Evidemment, le PP1 et le PP2 fuient chacun la classe de 5ème-reloue qui a nettement moins besoin d'eux que la classe de 3ème-plutôt-cool- après-écrémage "parce que tu comprends, la 3ème...c'est quand même vachement important : dans la 3ème, y'a l'orientation tout ça tout ça".
Mouais...Tout ça, tout ça...Vous noterez qu'en n'entrant pas dans les détails on n'se mouille pas!
Finalement...que se passe-t-il? 
Et bien c'est le prof de maths néo-titulaire - qui n'a rien demandé, qui n'a pris aucune note le jour du conseil de classe et qui ne connaît absolument aucun cas personnel-  qui se retrouve un mardi soir avant les vacances à distribuer en mains propres des bulletins complètement alarmants à des parents qu'il n'a jamais croisés, et cela jusqu'à 22h.
Bah oui, parce que la mère de Toufik (et non la mère A Toufik), elle est femme de ménage dans une entreprise et elle ne rentre pas à la maison avant 21h, mais elle a sa dignité et elle préfère repasser chez elle en 4ème vitessse pour se mettre un coup de narta sous les aisselles avant d'passer voir un prof principal qu'elle ne verra finalement pas.
Ubuesque système de l'inégalité des chances, du plan banlieue et tout le toutim... 
Irrespect? 
Qu'est-ce, sinon de mini réformes minables où l'on donne un semblant de plus pour se donner bonne conscience.... ?"

ça ne fait que commencer

2 articles du Canard de la semaine qui résument (très) bien la situation : suppression de postes et d'options particulièrement dans les ZEP parce que faire faire du grec à des arabes c'est pas rentable...vous comprendrez pourquoi le mouvement n'est pas prêt de se terminer. (cliquez sur les articles).




jeudi 10 avril 2008

L'école expliquée aux tous petits par Darkvados


Nous remercions nos lecteurs vigilants qui nous informent des dérives de nos supérieurs ubusques (merci à "Anonyme") :

"L'apprentissage de la servitude aux touts petits"

Voici la définition d'un bon prof que Darkvados a donnée dans le journal "Mon quotidien" destiné aux tous-petits :

"Un bon prof est quelqu'un qui enseigne par ce qu'il est et non par ce qu'il dit. Quelqu'un qui râle, qui fait grève est-il un bon modèle? Quand on est adulte, on se souvient surtout des profs sérieux, dévoués, qui se faisaient respecter"


2 points à retenir :

  • Il est manifeste qu'on se fiche complètement de ce qu'on raconte aux élèves

  • Un bon prof. accepte tout sans broncher

Conclusion : Un bon prof est un prof qui ferme sa gueule !

dimanche 6 avril 2008

Bonnet d'âne pour Darcos

















http://www.dailymotion.com/search/darcos/video/x4ycoy_bonnet-dane-pour-darcos_news


Xavier Darcos, Ministre de l’éducation nationale était, hier, invité de Canal + . Interrogé sur la réforme qu’il concocte pour les élèves de primaire, il s’est magistralement planté. Incapable de conjuguer le passé antérieur. Pas mal pour un agrégé de lettres classiques et docteur en lettres et sciences humaines. Incapable aussi de faire une règle de trois. Les élèves de primaire qui bloqueront sur ces questions pourront avoir l’espoir de devenir agrégé, docteur et, qui sait, peut-être ministre. En attendant le Ministre de l’éducation mérite le bonnet d’âne.

vendredi 4 avril 2008

Le bestiaire d'Ubu

Dans le monde d'Ubu, comme dans la Ferme des animaux d'Orwell, chacun peut être métaphoriquement représenté sous la forme d'une espèce animale (et ce, à seule fin d'éviter la censure, très active dans le monde d'Ubu). Chacun s'y reconnaîtra !





















Il y a tout d'abord le mammifère ruminant qui se laisse souvent "manger la laine sur le dos" : c'est l 'espèce la plus répandue dans le monde d'Ubu : Opinion Way (site officielle du gouvernement d'Ubu) l'estime à 90 % de la population - ce qui n'est pas sans réjouir les chefs qui se font de bonnes parties de "saute-moutons" (cf. photo ci-dessus).

Dans le lycée d'Ubu, la proportion est à peu près préservée. Elle comprend l'ensemble du petit personnel qui accepte quasiment sans broncher les réformes, les nouveaux statuts à venir, les nouvelles prérogatives (orientation etc.), l'augmentation de la charge de travail, la baisse constante du niveau de recrutement des élèves, les réunions, les commissions- En gros : le "travailler plus pour gagner moins et pour prendre les postes des copains" (slogan judicieux affiché dans la salle des profs).


"Banzaï !"

Il y a aussi quelques irréductibles, peu nombreux : une poignée de mammifères samouraï, estimé par Opinion way à 1% de la population et que le gouvernement ubuesquement liberticide s'est juré d'exterminer.
Dans le lycée d'Ubu, il sont représentés dans la même proportion, cad peu nombreux (cf. ceux qui font des tracts, organisent les réunions syndicales, se gèlent les miches le matin à 7h30 pour distribuer des tracts aux élèves et aux parents etc.)
Toute l'équipe rédactionnelle d'Ubu tient à rendre hommage à ces petites bêtes persévérantes et héroïques.



Ensuite, il y a une espèce, un peu plus représentée quoiqu'encore très réduite (3, 5% selon Opinion way) qui oeuvre aussi à la résistance -contrairement à la première espèce qui ne s'intéresse à rien - mais de façon moins "radicale" que la précédente : ce sont les "chatons sans griffes", des petits mammifères à poils doux inoffensifs. Ils veulent bien bouger un peu mais sans trop faire de bruit et sans trop faire mal. Aussitôt une grève terminée, ils rentrent chez eux, trouvant que la vie n'est pas assez désespérée pour justifier une révolution.En politique, ce sont les réformistes. Ils sont parfois favorables à un syndicalisme d'Etat "progressiste" qui substiturait la négociation à la lutte et au rapport de forces...(Cf. le retour "progressiste aux conditions de travail du 19 ème s. !) Au lycée d'Uu, ce sont souvent d'anciens bons élèves indignés, certes, par les réformes mais qui ne souhaitent pas trop déranger l'administration et les parents ni nuire aux élèves. Partant de là, les moyens d'action sont limités et ne font pas grand bruit (cf. l'éternel grève d'un jour). Ils sont attachants (comme le montre la photo ci-dessus) mais plutôt inoffensifs...



Vous avez ensuite l'espèce bien connue des chefs qui dirigent le monde d'Ubu (environ 1%): ce sont aussi des petits mammifères à poils doux, mais atteints d'une hypertrophie narcissique : Ils se prennent pour des supers cadors alors qu'en général ce sont de vrais tocards (qui ne savent même pas effectuer une règle de Trois ou placer sur une carte un pays auquel ils font la guerre depuis de nombreuses années...)Malheureusement, ils ont la toute-puissance étatique et féline de leur côté et exercent leur pouvoir arbitraire. C'est d'ailleurs grâce à eux qu' un monde aussi absurde qu'Ubu existe.


Enfin, si notre calcul est exact, il nous reste à trouver à quoi ressemblent les 4% de la population restante. Ce sont ces petits mammifères fouineurs et fouisseurs (appelés plus généralement "taupes") qui ne se contentent pas de ne rien faire ou de simplement faire ce qu'on leur demande : ils font en général davantage que ce qu''on leur demande. En un euphémisme comme en 100, ce sont "les zélés : ils anticipent, devancent les désirs du chef, alimentent son carnet de ragots en dénonçant, si besoin est, leurs collègues - voire en inventant s'il n'y a rien à dire. Sans cette espèce là, l'Ubumanité serait incomplète.


Mais qui sont ces taupes ? où les trouve-t-on , comment les reconnait-on ?

La première chose qui les caractérise, ce sont leurs grandes oreilles frémissantes (radars) toujours prêtent à saisir quelques informations qui pourraient intéresser le chef. La seconde, ce sont leurs grandes pattes veloutées qui ne font pas de bruit en arrivant...Grandes pattes, grandes oreilles : donnez-nous des informations, svp, si vous les reconnaissez...

mercredi 2 avril 2008

Témoignage d'élève : Tristan Tipilovic

Nous vous l'avons dit : notre succès est tel que nous ne pouvons publier tous les témoignages qui nous parviennent, surtout qu'à présent, les élèves eux-mêmes font appel au blog d'Ubu.




Nous avons choisi de publier le témoignage de Tristan, élève du collège XXXX (Région parisienne), qui décrit sa rentrée scolaire en 2012 [rq: nous l'avons un peu aidé à rédiger] :


Je m’appelle Tristan et cette année, je rentre en 4e au collège Victor Hugo qui a été classé 185ème (sur 224) dans le palmarès des "collèges où il faut étudier pour réussir" que publie chaque année le site "opinion way" rattaché au service de com. de l'éducation gouvernementale (qui est depuis 2ans aux 3/4 privée)

Normalement, j’aurais dû aller au collège Éluard qui se trouve à côté de chez moi, mais on m’a dit avant les vacances que mon dossier scolaire n’était pas suffisant et qu’il y avait déjà une liste d’attente de plusieurs centaines d’élèves pour entrer en 4e.

En fait, j'ai un nom à consonnance étrangère et je sais que le proviseur, très soucieux de ce que souhaitent les parents, n'aime pas trop les brassages sociaux et culturels. Il tient à conserver sa "clientèle" un peu huppée.


C'est dommage car le collège Éluard, c'est le seul qui propose des cours en allemand dans le département. Je vais de toute façon devoir arrêter ma deuxième langue parce qu'il n'y en a pas au collège Victor Hugo.

En plus, quand on vient du collège Eluard, on peut entrer facilement en seconde générale. Ceux qui viennent de Victor Hugo, ils vont quasiment tous faire des bacs pros. Il parait aussi que les élèves du collège Eluard, ils ont des devoirs corrigés régulièrement et que les profs qui sont absents sont souvent remplacés, ce qui n’est pas le cas à Victor Hugo.

Ici, quand un prof est absent, c'est tant pis pour vous. Au début on était content mais maintenant, on commence un peu à s'ennuyer : il y a des semaines où on a à peine 12h de cours. Pour nous réconforter, le prov. il nous a dit que c'était comme à l'Université (il paraît qu'ils n'ont parfois que 4h de cours par semaine à l'université). Alors nous, maintenant, on dit qu'on est des "universitaires".


Bon, ce qui m’ennuie surtout, c’est que je dois prendre deux bus et marcher 35 min. pour arriver à mon collège (à 45 km de chez moi). Je vous dis pas à quelle heure je me lève ! Mais un universitaire, ça se lève tôt pour aller travailler ! Au moins, quand j'irai à l'usine Iconoplast qui est juste à côté du lycée où ils font les bacs pro (parce que les formations sont adaptées au "bassin d'emploi", à ce qu'ils disent) j'aurai pas de mal à me lever pour faire "les trois 8" (les trois 8, c'est un truc, un peu comme une danse des abeilles, il nous a dit le prof de bio. Alors, on est tous contents d'aller faire les trois 8 parce que quand il s'agit de bouger notre corps en boite, nous, on n'est pas les derniers).

Bon, pour revenir à cette histoire de "choix" de collège, en fait, j'avais pas trop le choix. Ce matin, on nous a distribué nos emplois du temps : des vrais gruyères. Faut dire que 12h à placer sur 5 jours, ça fait pas beaucoup mais ils sont obligés de nous garder jusquà 18h. C'est les Fédérations de parents qui ont demandé ça parce que l'école, c'est un peu comme une garderie pour grands.

Il faut garder les enfants jusqu'à ce que les parents rentrent (y en a même qui disent que ça sert qu'à ça. Ce qu'on y est fait, c'est pas le plus important). Mais c'est normal qu'on satisfasse les parents, vu que c'est eux qui ont élu notre tyran électif (bien que depuis, il ait rétabli la monarchie héréditaire : c'est notre prof d'histoire qui nous a raconté ça. Du coup c'est le fils qui prendra la succession : Prince Starsky. Enfin, un truc dans le genre).

Mr Lefort , c'est notre prof de Français et de Maths (ses deux matières principales). Il s’occupe aussi de l’histoire. Mais il nous a prévenu qu’on n’en ferait pas tout le temps parce qu’il travaille aussi sur deux autres collèges et que pour l’instant, il ne peut pas être là sur les heures d’histoire.


Il nous a dit aussi qu’en français, on n’aurait qu’une seule rédaction par trimestre et qu’il ne fallait pas la rater. Il nous a dit aussi qu’il fallait faire bien attention à écrire proprement parce qu’avec ses douze classes, il n’avait pas le temps de tout lire dans le détail et de corriger les fautes.

Pour la grammaire, ça a l’air plutôt facile avec lui. Il nous a montré des exercices avec des cases qu’il faut remplir par des croix. Il y a 2 points par case quand on tombe juste et 0 point enlevé quand on tombe pas juste. Du coup, ça nous fait toujours des bonnes moyennes à la fin. Alors les parents, y sont contents et nous aussi : on a l'impression d'être bons. Les journaux n'arrêtent pas de dire d'ailleurs que le niveau monte [rq :cf. un autre art. sur le blog d'Ubu : "le niveau monte"]

M. Lefort, son cours, il n’ne dure pas longtemps parce qu'il doit partir un peu en avance pour être à l'heure dans son autre collège (il a une heure de route pour y aller) Il a l’air sympa, mais comme il y avait du bruit, je n’ai pas entendu tout ce qu'il disait. Il y avait 7 absents. Du coup, on n'était que 43 ce matin, avec les autres groupes de maths renforcées des autres classes. Ce qui est embêtant, c'est qu'il doit faire cours pour des classes différentes (il y a les anglicistes renforcés, les spécialités SVT, etc.) et on n'est pas tous au même niveau- donc c'est soit on s'ennuie, soit on n'y comprend rien.


Normalement, on devait avoir Éducation Physique après. Mais le CPE a dit aux classes qui avaient cours, que la convention entre l’établissement et le club de foot de la ville n’était pas encore signée et qu’on n’avait pas d’intervenant extérieur pour l’instant. Je n’ai pas retenu le nom du CPE car il paraît que son contrat s’arrête dans deux semaines. Après, on ne le verra plus.


Donc, je suis pour l’instant en permanence. C'est de là que je vous écris. C'est vraiment dur de se concentrer car c'est le Box'. Y a plus de surveillant maintenant en perm. parce qu'ils sont 2 pour gérer l'établissement entier (environ 1200 élèves) et du coup, bah, ils ont d'autres priorités. Surtout qu'aujourd'hui, je crois qu'il y en a qu'un (l'autre est malade). J'aimerais pas être à sa place avec tout ce qu'il y a à gérer ici, comme problèmes.

Cet après midi, on doit voir Mme Bensaid, prof d’Education et de Morale républicaine. Elle remplace Mme Dulac qui attend un bébé mais normalement, elle reste seulement deux semaines. Après on ne sait pas parce qu'elle est vacataire et elle a fini son contrat (de 200 heures, je crois). C'est la 3ème prof qu'on a épuisé cette année. Enfin, je veux dire qui a épuisé son taff d'heures. Du coup, ça change tout le temps. On a à peine le temps de s'habituer et pffft elles disparaissent. Mais là, je crois qu'ils ne la remplaceront pas vu que l'année se termine dans 2 mois. ça va faire des nouveaux trous dans le gruyère !

De toute façon, les parents ne se plaignent pas ici : la majeure partie ont bien d'autres soucis (la plupart sont au chômage, d'autres ne parlent pas la langue, certains sont même sans papier...Je vous dis pas la flippe !) Pour sûr, les proviseurs, dans nos bahuts, y sont tranquilles. Y a pas de plainte. C'est pas comme à Eluard où les parents se plaignent pour un oui ou pour un non, font lever les sanctions des profs, essayent de les faire licencier etc. Y paraît qu'ils ont même réussi à en faire suicider une. Nos profs à nous, ils nous disent qu'ils préfèrent être avec nous même si c'est pas toujours facile.

D'ailleurs, Kevin m’a dit que Mme Dulac, l'année dernière, elle a failli être renvoyée par le proviseur parce qu’elle avait expliqué que des enfants sans papiers avaient aussi le droit d’aller à l’école et que les enfants des classes socales défavorisées avaient le droit aussi à une éducation digne de ce nom. Aujourd'hui, t'as pâs intérêt à la ramener d'après ce que j'ai compris parce que le prov., il peut te virer comme il veut (c'est le patron). Enfin, on verra bien. Ce serait dommage car elle est sympa Mme Dulac.


DANS LES 4 ANNEES A VENIR, CE SONT PRES DE 80 000 POSTES D’ENSEIGNANTS QUI VONT ETRE SUPPRIMES (11000 CETTE ANNEE) ET PARTIELLEMENT REMPLACES PAR DES HEURES SUPPLEMENTAIRES IMPOSEES, CE QUI SIGNIFIE A COURT TEME DES EFFECTIFS DE CLASSE SURCHARGES ET UN SUIVI INDIVIDUALISE DES ELEVES EN CHUTE LIBRE. LA CONSTRUCTION DES EMPLOIS DU TEMPS, DEVANT CONCILIER LES HEURES D’ENSEIGNEMENT AVEC BEAUCOUP MOINS DE PERSONNELS, CELA AURA AUSSI POUR CONSEQUENCE DE FAIRE EXPLOSER LES CLASSES EN MULTIPLIANT LES HORAIRES COMMUNS A PLUSIEURS CLASSES.

D’AUTRE PART, LE MINISTERE PREVOIT DE SUPPRIMER LE RECRUTEMENT NATIONAL DES ENSEIGNANTS ET DE LE SOUS-TRAITER AUX CHEFS D’ETABLISSEMENTS EN FONCTION DES PROJETS QUE CES DERNIERS SOUHAITENT DEVELOPPER DANS LEURS COLLEGES OU LYCEES ( RAPPORT POCHTRON, CHAPITRE CONSACRE A L’AUTONOMIE DES ETABLISSEMENTS ). IL PREVOIT AUSSI DE RECOURIR A DES EMPLOIS INTERIMAIRES DANS LA FONCTION PUBLIQUE EN FONCTION DES BESOINS ET DE SUPPRIMER LES CONCOURS DE RECRUTEMENT ( PROJET DE REFORME DES POLITIQUES PUBLIQUES, ALIGNEMENT DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS SUR DES DIPLOMES UNIVERSITAIRES).

DEPUIS LA RENTREE DERNIERE, LA CARTE SCOLAIRE A ETE SUPPRIMEE OUVRANT, DE FAIT, UNE CONCURRENCE ENTRE LES ETABLISSEMENTS POUR LE RECUTEMENT DES ELEVES ET LA REFORME DES PROGRAMMES DE COLLEGES PREVOIT DE REDUIRE AU MINIMUM LES ENSEIGNEMENTS OBLIGATOIRES POUR LES ELEVES EN DIFFICULTE.

LA RENTREE DE TRISTAN PERMET DE MESURER CONCRETEMENT LES CONSEQUENCES DE CETTE POLITIQUE SCOLAIRE SI LES PROJETS DU GOUVERNEMENT SONT APPLIQUES.

NOUS AVONS ENCORE, EN LUTTANT ENSEMBLE, LES MOYENS DE FAIRE EN SORTE QUE TRISTAN ET TOUS LES AUTRES BENEFICIENT D’UN AUTHENTIQUE SERVICE PUBLIC D’EDUCATION.