dimanche 30 mars 2008

Disparition des nains : Avis de recherche


Pour ceux qui ont suivi la création du site depuis le début, vous avez pu constater une disparition massive des nains de jardin sur notre blog.


Vous espériez peut être qu’ils étaient en congé. Eh bien, nous avons le regret de vous annoncer que non : ils ont bel et bien disparu !

Nous avons de nombreuses raisons de penser qu'il s’agit d’un enlèvement par les membres du réseau terroriste du «F.L.N.J. » (Front de Libération des Nains de Jardin).

Nous savons que certains d'entre vous ont été attristés et d'autres soulagés par cette disparition mais quels que soient vos sentiments à l'égard de nos nains, nous sollicitons votre aide. Pour cela, vous pouvez :
  • Signer la pétition en faveur du droit d'asile pour les membres du F.N.L.J. dans le royaume d'Ubu (15 nains de jardin libérés en échange d'un membre) ;

    Et/ou
  • Nous signaler toute utilisation abusive de nos nains sur d’autres blogs.
Merci d'avance pour votre soutien,

Le comité rédactionnel d'Ubu


Photos des nains disparus :

Le nain Père-Noël, disparu depuis de nombreuses années, au grand dam de tout le petit personnel enseignant.

Le nain en prison, qui a été séquéstré par le F.R.N.J (front de rétention des nains de jardin), pour faute professionnelle.

Le nain haltérophile qu'on aimait bien même s'il jouait un peu trop les gros bras devant le petit personnel enseignant.





Le nain médaillé, qui était toujours très bien vu par sa hiérarchie (un vrai fayot, très primé... mais on l'aimait bien aussi)





Le nain-flic : celui-là, vous pouvez le garder !





Le nain rasta-fumeur de joints : c'est celui qu'on préférait. Malheureusement, il n'a jamais exercé parce qu'il n'a jamais eu le concours !




Les nains au complet !


vendredi 28 mars 2008

Ubuesque ailleurs aussi...

"Aujourd'hui mes élèves de première S m'ont accusée de pourrir leurs dossiers parce que la Physique y est souvent fortement coefficientée, même pour l'entrée dans les écoles de commerce.

Leur logique est la suivante : la Physique "ne sert à rien" -surtout pour entrer en prépa HEC-alors il est normal de ne pas travailler cette matière (je rappelle que nous sommes en première S et pas en BEP pâte-à-modeler). MAIS, comme c'est "quand même" important pour les dossiers, en gros, je devrais leur mettre de meilleures notes (4,9 de moyenne au dernier DS) pour les remercier de bien vouloir accepter de venir en cours. D'ici à ce qu'ils me fassent un procès parce que je les ai empêchés d'accéder à telle ou telle école, il n'y a pas loin."
Témoignage d'un prof. de physique du monde d'Ubu

jeudi 27 mars 2008

Leçon de maths shadokubuesque (pour se détendre)

Leçon de géométrie


L'ancienne géométrie reposait sur un postulat assez bizarre qui disait:"La ligne droite est le plus long chemin d'un point à un autre"...


Et vous conviendrez que quand on aime faire compliqué, il y a plus simple.. Du coup, la logique d' Ubu s'est adaptée à ceux qui font les programmes scolaires. Mais voyons plutôt.



Première partie

1/LE POINT

Définition : Le point est la plus courte distance possible entre deux lignes.

Première application: Etant donné deux lignes quelconques trouver l'endroit où elles se coupent. Supposons qu'elles se coupent en ZO et MEU par exemple...S'il en est ainsi, d'après notre définition, la ligne ZO MEU serait un point et serait plus courte que le point BU. Or ce n'est pas le cas. Donc les lignes se rencontrent en BU.






D'où le théorème: Deux lignes qui se rencontrent, se rencontrent toujours au même endroit.






Propriété remarquable: Toute ligne prise hors d'un point ne passe pas par ce point ou alors, si elle y passe, c'est vraiment par hasard.










2/LES POINTS PARALLELES


On dit qu'un point est parallèle à deux autres points lorsque ce point, étant convenablement disposé, si on le déplace d'un coté ou de l'autre, il n'est plus parallèle.




D'où le théorème: La condition suffisante pour qu'un point reste bien parallèle à deux autres points, est qu'il reste là où il est et qu'il ne bouge pas.


Deuxième partie



1/ LA LIGNE

On appele "ligne de premier choix", les lignes qui ne passent que par des points parallèles.




On appele "lignes encombrantes", les lignes qui passent plusieurs fois par le meme point ou par plusieurs points.














On appelle "lignes de deuxième catégorie", les lignes qui arrivent sur un point et qui s'arretent.









On appelle "lignes de dernière catégorie" ou "petites lignes", les lignes qui ne passent que par un seul point.



Leçon de calcul


Les élèves des lycées dUbu ont toujours eu du fil à retordre avec le calcul. Du coup, les membres de l'inspection académique d'Ubu ont décidé de réformer tout ça...Ils ont réduit le nombre de cases des élèves d'Ubu à 4 (GA-BU-ZO-MEU) et limité les règles de calcul à 3 principales :

1/






2/







3/





Mais comme c'était toujours trop compliqué, les hauts membres de l'inspection scolaire qui font les programmes ont décidé de faire plus simple :



Les élèves d'Ubu vont bientôt cocher des cases (QCM ou Qonneries à Choix Multiples) :

Il y a des baffes qui se perdent















Dans le monde d'Ubu, vous l'aurez compris, tout le monde est ubuesque : les élèves, les parents, l'administration et même certains enseignants ...Preuve par l'exemple :

(Parent d'Ubu) Un professeur arrive en cours en retard. Tous les élèves sont partis sans passer par la case obligatoire (vie scolaire) qui aurait pu les informer que leur professeur allait arriver et qu'il fallait donc patienter. Sanction : 2h de colle. Résultat : des parents prennent RDV avec le prof en question pour se plaindre du retard et de la sanction jugée...inadmissible. Phrase ubuesque de la mère : "ET vous, vous y êtes passé, par la vie scolaire ? Y a pas de raison que nos enfants soient obligés et pas vous. C'est vous qui êtes en tort !"




Et de une : une baffe qui se perd !


P....., que ça ferait du bien !






(Elève d'Ubu): un professeur réprimande un élève qui n'a pas son livre. Son voisin se met à rire. Question du professeur :

- "Qu'est-ce qui te fait rire ?"
- Réponse : "C'est vous qui me faites rire"
- Le professeur : "Ah bon ?!"

- Nouvelle réponse : "oh ça va -J'ai bien le droit de rire quand même"

Et une autre baffe qui se perd....


(Professeur d'Ubu) :
Discussion entre 2 professeurs d'Ubu au sujet d'élèves de Terminale S (S comme Super)
- "Je ne comprends pas que cet élève ait 14 chez toi et 7 chez moi. Ce qu'il écrit est incompréhensible. Tu peux me montrer une copie ?

- Réponse : "Non, c'est pas la peine. Je sais pourquoi. Moi, je ne demande que des plans détaillés. Du coup, ils ne sont pas obligés de faire des phrases : les idées suffisent". (GA-BU-ZO-MEU)

Autre exemple :
- Je ne comprends pas qu'au conseil de classe, vous ayez mis "Avis favorable" pour les classes prépa à cet élève qui a à peine 11 de moyenne et qui est un vrai fumiste.
- Oui mais, il peut toujours se réveiller. Tu sais, il ya des élèves, surtout les garçons, qui se réveillent un peu tard"

CCl de ce dernier exemple: à Ubu, on met des avis "favorables" aux classes préparatoires aux élèves qui, potentiellement, pourraient un jour actualiser, peut-être, des compétences que l'on imagine nombreuses mais qu'en 3 ans de scolarité, on n'a jamais vu mises en oeuvre. Ils doivent rigoler, les établissements des classes prépa quand ils voient les dossiers du lycée d'Ubu arriver...

Ouais, décidément, y a vraiment des baffes qui se perdent dans le monde d'Ubu !

mercredi 26 mars 2008

Le niveau monte !




Oui ! Mais on ne dit pas de quel "niveau" on parle...

A quoi sert un adjoint dans le monde d'Ubu ?



Dans le monde d'Ubu, les chefs étant petits, il leur faut des adjoints de grande taille. C'est un mécanisme psychologique classique : le petit aime avoir un souffre-douleur plus grand que lui pour montrer que le pouvoir n'est pas affaire de taille;

Ainsi le chef suprême d' Ubu a t-il un adjoint grand et mince : "FionFion brin-d'acier" sur lequel il exerce son pouvoir omnipotent et s'essuie volontiers les pieds (en disant de lui par exemple qu'il n'est qu'un vague "collaborateur").


En effet, le pouvoir, dans le monde d'Ubu, ne se partage pas (Ubu est une monarchie élective tyrannique).

Dans le lycée d'Ubu les choses vont de même : le petit chef a un grand adjoint dont il se sert pour toutes les missions peu glorieuses qui ne siéent pas à son immense majesté :

le chef adjoint, qu'on sent d'ailleurs un peu las et qui a hâte de se tirer, est donc chargé de recevoir les parents contestataires, d'aller chercher les collègues dans la salle des profs pour les amener dans le bureau de son auguste majesté, de s'occuper des apprenants revêches etc.

Le chef suprême n'a qu'une fonction : parader (il lui manque des plumes de paon pour parfaire son auguste plumage), s'auto-satisfaire, dire à quel point il est beau, à quel point tout est beau dans le monde d'Ubu. Vous l'aurez compris : le chef suprême est une sorte de représentant de commerce en chef du monde d'Ubu. Il est d'ailleurs grassement rémunéré pour remplir cette auguste fonction.

mardi 25 mars 2008

La communication positive : le novubu !



Lien vidéo (conseillé par le site de l'éducation gouvernementale d'Ubu) : http://www.dailymotion.com/video/xm413_au-pays-de-candy_music

Au pays parfait d'Ubu, les profs méchants sont bien sûr interdits de séjour. Il n' y a que des profs gentils...Aussi, "avec un peu d'astuce et d'espièglerie", en jouant sur le bon coeur de leurs enseignants, les apprenants peuvent toujours espérer s'en sortir.

Exemple :


La réaction de cet enseignant n'est pas très ubuesquement correcte. Dénoncé, il se verrait passible de lourdes sanctions car l'ironie est interdite dans le royaume d'Ubu (c'est d'ailleurs un nouveau motif de licenciement dans le droit ubuesque du travail- voir à ce sujet un animateur de radio récemment licencié pour ses moues et ses regards un peu railleurs envers sa hiérarchie. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons décidé de proscrire toute forme de sarcasme du blog d'Ubu ).
Dans le monde d'Ubu, on évite les mots qui fâchent.

Vous en connaissez d'ailleurs déjà (de ces mots qui ne fachent pas), qu'on utilise couramment :

  • Le "néo-libéralisme", par exemple, c'est la nouvelle idéologie qui promeut la liberté des habitants d'Ubu. On ne précise tout simplement pas de quels habitants il s'agit...

  • La "modernisation des services publics", terme utilisé pour leur suppression pure et simple.

  • La "restructuration" des entreprises pour signifier que des Ubus vont être licenciés ...
    etc. etc.
Bref, dans le monde d'Ubu, les euphémismes vont bon train. Le langage d'Ubu que nous appelerons désormais le Novubu (en hommage au Novlangue de George Orwell) est une sorte de langage bisounours, doux-doux, comme le doudou des enfants (1ère stratégie) ou tout simplement incompréhensible par sa technicité, ce qui fait qu'on ne sait pas de quoi on parle exactement (2ème stratégie).


Bien entendu, les lycées d'Ubu, chapeautés par la H.I.U (Haute Inspection Ubuesque) n'ont pas été épargnés par cette vague irrépressible d'amour qui a envahi tout le royaume !


Aux profbisounours d'Ubu, nous leur proposons, pour qu'ils remplissent au mieux leur mission d'assistance pédagogique et qu'ils s'adaptent aux nouvelles exigences du Novubu, plusieurs panoplies possibles (disponibles directement sur commande auprès du service "relation clients" de la H.I.U. ou, via leur établissement, au secrétariat 4):




1. Une panoplie classique qui marche très bien (et qui siéra aux plus âgés) :






2. Une panoplie plus jeune pour cacher l'air désabusé de ceux qui entrent dans la fonction (panoplie intégrée à la formation IUFM)






3. Une panoplie "trash" (pour ceux qui auraient malheureusement gardé un esprit un peu rebelle)




Dans le monde d'Ubu, nous vous l'avons dit, il n'y a pas d'"élèves" (car un élève c'est quelqu'un qui subit un savoir extérieur). Il n'y a que des apprenants (vous remarquerez la dimension active qu'induit le participe présent substantivé : l'individu est acteur de la construction de son savoir).


Dans un tel monde, les professeurs sont presque superflus : ils ne peuvent pas, en effet, être considérés comme des "appreneurs"... puisque l'élève apprend tout seul (Ben ouais !) Ce sont donc de simples "accompagnateurs" de la construction active du savoir par l'apprenant lui-même (vaste programme).


Le profaccompagnateur, ou encore le coach scolaire, c'est celui qui encourage, qui remonte le moral dans les moments difficiles - un peu comme un entraineur qui encouragerait son coureur cycliste dans un col, en le suivant en voiture "Allez, tu vas y arriver !"- même si il n'y a plus beaucoup de cols à franchir dans le parcours scolaire et qu'il s'agit surtout de les pousser dans le sens de la descente...


Voilà donc à quoi sert un professeur dans le monde d'Ubu : il encourage, il applaudit, il complimente, réconforte et soutient l'individu qui se situe au centre de son propre savoir. Et en effet, on ne peut pas dire que les élèves d'aujourd'hui ne sont pas centrés sur leur propre savoir... On aimerait même que leur savoir soit un peu plus dé-centré vers des choses extérieures à eux. Mais bon, nous sommes dans le monde d'Ubu...

Alors concrètement ça veut dire quoi ?

ça veut dire que, par exemple, quand vous lisez dans une copie une phrase incompréhensible du type :
Le cygne X ait l'opérateur de la division(Maths)

ou

"Charles deux Gaulles [appréciez le "s" à Gaulle puisqu'il y en a deux] l'un des derniers poilus, est mort pendant la dernière guerre" (Histoire)

Il est absolument proscrit de signaler votre surprise par un " Ah bon? "(soft) ou d'exprimer avec un peu d'ironie votre stupeur par un "Merci de me l'apprendre, je l'ignorais" (moins soft), ou carrément (version hardcore) par un "Vraiment n'importe quoi !! ", deux fois soulignés.

Il faut être gentil ! Au pays gentil d'Ubu (pays des bisounours), les démagogues sont rois. Alors, allez-y plutôt (en guimauve, c'est moins agressif) d'un :

"Connaissances un peu approximatives"

ou


"Pardonnez-moi mais "De Gaulle" ne prend pas de s " [ne rajoutez pas : "car il est seul"-ça c'est de l'ironie]


ou [cf. sketch de Jean Dell en vidéo ci-jointe]


"Ce n'est pas à proprement parler une erreur mais il se dit, dans le petit milieu fermé des historiens, que Charles de Gaulle etc."


Si toutefois c'était plus fort que vous et que l'ironie pendait trop au bout de votre stylo, vous risqueriez, dans le monde d'Ubu, d'avoir alors affaire (cas rapporté par une collègue) à deux parents venant vous demander des explications sur vos notations et votre appréciation.


Récit : La mère, silencieusement et passivement complice de tout ce que dit son mari, vous regarderait alors d'un air censeur et réprobateur (normal, vous êtes "prof"- autant dire un ennemi de la société). Le mari, tout à son aise, face à l' un de ces fonctionnaires de profs, connus pour aimer torturer les enfants (aimer leur mettre des sales notes, aimer les faire redoubler...) et qui plus est responsable du déficit public Kolossssal du royaume, vous expliquerait que par délicatesse à votre égard, il a préféré venir vous voir avant d'en référer à votre hiérarchie.




Il agiterait ensuite la copie de son ouaille (cf. photo de "l'ouaille" en question à ci-contre) qu'il aurait auparavant agrémentée de quelques remarques stabilotées et se mettrait à vous raconter qu'il dirige une petite équipe de commerciaux-


[suite du récit] :

"modeste", rajouterait-il , avec un sourire satisfait- "une petite quinzaine de vendeurs- Et vous voyez, môa, je fais de la communication positive. Je ne dis jamais à l'un de mes vendeurs que son chiffre est mauvais ou qu'il n'est pas un bon commercial. Je l'encourage d'abord, vous voyez, je montre le positif. ça passe beaucoup mieux et ça donne envie de progresser."


[J'imagine que ça ne l'empêche pas de les licencier, mais bon ! si c'est annoncé avec le sourire... ]

[suite] :

"Vous voyez, votre façon de faire, à vous, les profs, ça ne va pas : par exemple mon fils a 5 mais vous ne savez pas, vous, tous les efforts qu'il a faits pour faire son travail. D'accord, je reconnais qu'il a des difficultés d'expression, que ses phrases sont quasiment incompréhensibles- moi-même je n'ai pas tout compris- mais vous aimeriez, vous , qu'on vous dise que votre travail est nul ?! Alors !"


Nous devrions suggérer à ce père de famille d'aller plus tard ainsi négocier les augmentations de salaire de son fils ou d'aller ainsi tenter de dissuader son futur patron de le licencier...mais il paraît, d'après des sources sûres (mon coiffeur), que les parents le font déjà, qu'ils vont expliquer à leur patron pourquoi leur gamin a été absent plusieurs jours dans le mois, pourquoi il ne devrait pas lui demander de se lever aussi tôt ("comme il regarde tard la télé qu'il a dans sa chambre et qu'il fume quelques pétards, il a du mal à se lever, vous comprenez"...A peine surréaliste...)

Les parents d'Ubu, bien sûr, sont aussi ubuesques que les autres individus d'Ubu...Ils couvrent leurs ubuesques enfants pour leurs absences (dernier motif entendu pour un séchage de DS : "visite d'appartement"), pour leur insolence ("je vais lui casser la gueule moi, à ta c.... de prof. Pour qui elle se prend de te mettre des heures de colle. Si elle continue, c'est moi qui vais la coller en correctionnel") et même pour leurs lâchers de guitare intempestifs ("mon fils est Absolument innocent !")

L'école pour les parents d'Ubu, comme pour leurs enfants, c'est un service...sans obligation ni sanction.

Pour revenir à la communication positive, on s'en sert aussi beaucoup dans les conseils de classe d'Ubu : seules les appréciations positives sont acceptées. Aussi ne dit-on pas :


- "Elève en difficulté" mais "Toute l'équipe pédagogique [ça fait fraternel, c'est pas mal] vous encourage [n'ayez crainte, il n'y a bien sûr aucune obligation] à faire encore quelques progrès [Yes! on est proche du but-On va y arriver !] Meilleurs voeux [nan, là je plaisante] !"


- On ne dit pas "Elève bavard qui perturbe la classe" mais "Elève qui a quelques problèmes [euh, non : "difficultés", plutôt, c'est plus moins négatif: ça montre que c'est pas de sa faute] qui a donc quelques difficultés de concentration auxquelles nous l'invitons [encore une fois, il n'y a pas d'obligation, c'est juste que ce serait sympa] à remédier";

Vous l'aurez compris, nous devons rendre notre savoir attractif et l'inspection académique d'Ubu ne mâche pas ses mots à ce sujet lors des différents stages de propagande qu'elle organise : nous devons être "séducteurs, voire racoleurs.... Si nous échouons et que les élèves bavardent pendant nos cours, c'est que nous sommes tout simplement de mauvais pédagogues. C'est notre échec et celui de personne d'autre...parce que l'élève, c'est bien connu, il n'attend qu'une seule chose : c'est appppprendre ! Notre incompétence en matière de communication positive l'en empêche malheureusement parfois.

Tiens, d'ailleurs, ça ferait un chouette projet pédagogique, ça, à rajouter sur la liste du projet d'établissement- Gros titre :

"Les rémédiations aux difficultés de concentration des apprenants ou comment rendre vos cours attractifs pour ne plus qu'ils aient envie de bavarder".

On pourrait mettre quelques profs dans une commission du fameux fumeux projet d'établissement pour commencer à y réfléchir...

De même (un classique !), interdiction (Absolue !) de dire qu'un un élève est presque analpha-bête. Il est juste"dysorthographique" ou "dyxlexique" (quelques séances d'orthophoniste -bizness qui marche super bien grâce à l'Educ. Nat.$$$$$- devraient suffire)

Et puis pour le chahuteur (autre classique), n'oubliez pas que ce n'est pas de sa faute : il est superactif... Le pauvre ! C'est à nous de savoir le canaliser. L'industrie pharmaceutique en mal de nouvelles pathologies rentables fera le reste...

Mouais...

Finalement, faut pas s'étonner si dans nos notes administratives, on a des TB partout (assiduité, rayonnement, efficacité, ponctualité etc. etc.), des super appréciations du style :
  • "Professeur très compétent, très investi dans sa fonction qui fournit un travail tout à fait satisfaisant."



Rq: Est-ce que voyez les fleurs, les roses, est-ce que vous sentez tout l'amour qui émane de cette appréciation- Si je pouvais, je vous dessinerais des fleurs...




Augmentation : 0, 1 !!!!!! Qu'est-ce qu'on rigole...


  • "Professeur qui s'investit énormément dans sa mission et qui donne entière satisfaction".

    Augmentation : pas cette année

Le petit chef d'Ubu n'abuserait-il pas un peu de la communication positive?

MORALITE :


Attention à la révolte des profs bisounours !!!!

dimanche 23 mars 2008

C'est môa le chef !



Au royaume d'Ubu, les petits font la loi : ils se drapent dans leur fonction et leur habit social et adoptent un langage précieux et maniéré pour forcer le respect. Le petit chef se tient très droit quand il marche (quand "il glisse", plutôt, tant son pas est feutré - au cas où il pourrait surprendre une conversation) dans les couloirs de son administration. Le menton est un peu relevé (sa taille l'y oblige mais aussi l'assurance dont il doit témoigner à l'égard de ses inférieurs), le regard est souvent de biais. Le chef ne dit pas forcément "bonjour" (son statut de hiérarchique le lui permet) mais il attend par contre des témoignages de politesse sur son passage (inclinations soumises du bonnet et regards dirigés vers le sol sont bienvenus).
Le petit chef s'autorise aussi quelques indiscrétions (normal, il est chef) :
"Alors, M. ou Mme trucmuche, qu'avez-vous fait ce WE ? Quels sont vos
projets pour l'avenir ? J'ai appris que vous alliez vous marier ?"
Ces questions apparemment courtoises sont en fait perfides car vous sentez bien (il vous le fait sentir) qu'elles sont à sens unique et qu'il serait évidemment déplacé de lui demander :
"Et vous, ça s'est bien passé ?" "Vous avez jardiné ce WE?"
Le petit chef, sous ses allures courtoises, marque alors encore une fois sa supériorité. Sous couvert de relations professionnelles sympathiques et nécessairement informées (il est important pour l'organisation de son établissement qu'il sache si vous allez vous marier, par exemple), il pénètre dans votre vie privée et entreprend de comprendre l'architecture des relations humaines qui régit son petit monde. Ainsi, ne vous étonnez pas si dans son bureau, il vous surprend avec un :

"cela reste entre nous mais votre collègue , M. Untel, il a l'air un peu
fragile, non ?!"

"Vous savez, Mme XXX, tout le bien que je pense de vous : si tous vos collègues étaient comme vous...Oui, vous comprenez parce qu' il y en a dont on se passerait volontiers. Enfin, vous me comprenez..."

Comme tout chef, notre petit chef adopte la tactique (pour le moins éculée mais d'une certaine efficacité !) du "diviser pour mieux régner".
Le petit chef a des allures dignes, altières presque (nonobstant sa petite taille) et tout le monde au début se prend à louer sa justesse et à lui trouver des airs respectables. Seulement, l'apparence ne faisant pas l'homme, ses travers mesquins réapparaissent à la première occasion. Ainsi, dans son bureau, ne pourra t-il s'empêcher de confier à une personne qu'il croit (faussement car tout le monde est hypocrite avec le petit chef) être de son côté :
"vous avez vu, untel, elle s'est remise en ménage bien vite, après sa
séparation..."
Et nos deux compères de pouffer de conserve dans un rire complice, avant de reprendre le cours sérieux de leur entretien. Quand on est affecté à des tâches aussi importantes, on est bien en droit de se détendre un peu...
En gros, le petit chef, sous ses airs dignes, est une vraie "langue de pute"... nous le saurons vite car la majeure partie de ses subalternes, frustrés de devoir jouer un rôle aussi servile, s'empresseront, une fois sortis de son bureau de faire part aux autres de ce qu'ils viennent d'entendre...




Au pays d'Ubu, les petits sont chefs- vous l'aurez compris, et demandent aux plus grands de se rabaisser pour ne pas qu'on mesure à quel point ils sont petits. Ils attendent de leurs inférieurs qu'ils leur témoignent des signes tangibles de soumission (baisser les yeux à leur passage par exemple, comme nous l'avons dit ou écouter avec moult hochements de tête et autres signes d'acquiescement ostentatoires les monologues satisfaits du chef). Il sera vivement conseillé aux subalternes de flatter le chef...
Exemple classique (connu de tous) :
- "Blase, Mon bon Blase, flattez-moi"
- "Euh, Monsieur est ...Beau !"
Dans notre cas :
-"Qu'avez-vous pensé de notre réunion sur les projets pédagogiques de
l'établissement?"
[un grand moment d'ennui dans lequel nous écoutons le chef dire à quel point tout ce qu'il fait est bien et dans lequel il nous oblige à travailler pour sa propre gloire, sans que nous ayons le droit de le contredire]
-"C'était très intéressant. J'ai beaucoup aimé l'idée d'une commission de
travail visant à trouver des moyens de mise en activité des professeurs pour
stimuler l'appétence des élèves à la station assise pendant les cours. Très
instructif. Je pense que cela portera ses fruits même si tous les membres de la
commission sont des volontaires désignés."




Mais quand ils leur arrive de rencontrer des supérieurs hiérarchiques, les petits, d'habitude imbus de leur "haute" personne et plutôt autoritaires et hargneux, deviennent subitement obséquieux et serviles...
Eh oui ! car un petit chef a forcément un chef plus grand au-dessus de lui (même si celui-ci est encore petit).
Inutile de nous répéter ;tout ce que nous venons de dire plus haut vaut pour les relations du petit-chef avec son petit-chef supérieur et ainsi de suite, en remontant jusqu'au sommet, c'est-à-dire au nain-suprême qui lui, n'a de comptes à rendre qu'à Dieu.

Ainsi vont les choses dans le monde d'Ubu...

Le chef, c'est l'chef !


Au lycée d'Ubu, on ne peut pas critiquer quoi ou qui que ce soit (la marmite doit rester fermée. cf. impératif de "gestion des problèmes en interne" sauf que c'est surtout en interne de soi-même qu'on les gère les problèmes, au final...)
Le chef, en effet, déteste ce qu'il appelle des "règlements de compte"
Un "règlement de compte", c'est quand vous voulez soulever un problème, quand vous voulez signaler un problème, un dysfonctionnement, bref, quand vous voulez dire que quelque chose ne va pas. Le chef, d'ailleurs, ne fait jamais de réunion où le petit personnel enseignant a la parole car le chef aime parler...seul. Sans contradicteurs. Le chef est chef et il le montre.
Exemple:
  • Quand le petit personnel enseignant d'Ubu tente de défendre les postes de ses collègues en persuadant les autres de ne pas prendre d'heures sup. et en offrant une nouvelle organisation des services, il est renvoyé hautainement dans ses buts par le chef.
  • Quand le petit personnel enseignant en appelle aux parents pour qu'ils fassent pression sur le rectorat afin d'obtenir (enfin !) un prof remplaçant, le petit personnel enseignant est littéralement lynché*.
  • Lorsque le petit personnel d'Ubu tentent de mettre des sanctions, il est blâmé* pour ses méthodes pédagogiques jugés peu convaincantes.
  • Quand le petit personnel enseignant d'Ubu s'interroge sur la répartition des crédits pédagogiques on l'intime vertement de se mettre au travail, ainsi que toute son équipe pédagogique, avant d'imaginer pouvoir la ramener...
*"lynché", "blâmé" = entre autres, mauvaise note administrative
Ce qu'il faut faire, c'est donc dire "oui" au chef, écouter le chef, courber l'échine devant le chef...écouter les monologues satisfaits du chef...


Et ça ne fait que commencer...